« Droit positif et prospectif du travail animal », par Marine Lercier

Marine Lercier, Doctorante en droit international et sécurité humaine à l’Université Autonome de Barcelone.

Les animaux domestiques contribuent au bien-être, à la richesse, à la santé, au maintien et au développement des sociétés par leur travail, le plus souvent imposé par les humains, à l’échelle mondiale. Appartenant à l’espèce équine ou canine par exemple, ces individus sont vulnérables dans la relation de travail et en dehors. Pour remédier à l’incohérence d’un droit anthropocentrique les excluant de toute forme de protection sociale, il convient d’attribuer des droits du travail à certains animaux domestiques pour assurer leur bien-être. Pour posséder et jouir de ces droits, ils devront devenir des « personnes physiques non-humaines » comme suggéré par les auteurs de la Déclaration de Toulon Régad et Riot, ou des « êtres juridiques » selon la formulation désanthropisée de Deckha. Reconnus comme travailleurs, ces animaux deviendraient membres d’une société multiespèces, cessant d’être la propriété de personnes (physiques ou morales) qui exploitent leur travail. Les concepts de « work-lives » et de « humane jobs » développés par Coulter dans la poursuite d’une solidarité interespèces, de « good work » analysé par Cochrane et de droits sans libération, et la prohibition du travail animal forcé et le droit pour les autres animaux de travailler (ou pas) pour ou avec les humains articulés par Blattner, inspirent le développement d’un droit du travail animal. Cette proposition adhère à la théorie politique des droits des animaux de Donaldson et Kymlicka, en faveur de droits universels et inviolables et d’un droit international des animaux défendu par Peters.

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