Un dialogue intergénérationnel s’est tenu au Parlement suédois le mercredi 1 juin, de 9 h 30 à 11 h, en marge de la conférence internationale de Stockholm+50. L’événement fut animé par Doris Wagner, ancienne membre du Bundestag allemand, et accueilli par Elisabeth BJÖRNSDOTTER RAHM, députée suédoise. Il est coparrainé par les Parlementaires pour la non-prolifération nucléaire et le désarmement (PNND) et le G100 (Groupe de 100 femmes leaders venant de différents secteurs) Défense et sécurité.
Les effets du changement climatique menacent la sécurité humaine de bien des façons. Les conditions météorologiques extrêmes, la pénurie alimentaire, les réfugiés climatiques en sont quelques exemples.
Mais ces impacts peuvent aussi créer ou intensifier des conflits. Inversement, les conflits armés augmentent les émissions de carbone et détournent les ressources financières et l’attention politique de la réalisation des objectifs d’action climatique. Le dialogue du 1 juin entre parlementaires, experts et jeunes professionnels a ainsi permis d’explorer les liens entre le climat, la paix et la sécurité humaine, et les politiques efficaces pour y remédier.
La session s’est articulée autour de deux thématiques. Le rapport entre la paix et le climat fut d’abord abordé. Les intervenants étaient les suivants :
- Patricia KAMERI-MBOTE, Directrice de la Division juridique, Programme des Nations Unies pour l’environnement (Kenya) ;
- Michaela SORENSEN, Agent de programme pour le programme Genre, paix et sécurité du PNND et Membre de l’équipe principale de Youth Fusion (Mozambique/Danemark) ;
- Alyn WARE, Coordonnateur global du PNND et Chef d’équipe pour le programme Nexus Climat – Désarmement nucléaire (Nouvelle-Zélande/République tchèque).
La place des femmes était une thématique essentielle au cœur de cet évènement. Dans certaines parties du continent africain, le sort des femmes est étroitement lié à l’état de l’environnement dans lequel elles évoluent. Elles sont également bien plus affectées par les conflits, notamment en termes de migration.
Patricia KAMERI-MBOTE, s’est alors exprimée, pointant du doigt le manque d’opportunités dont disposent les femmes pour s’exprimer, ce qui les rend d’autant plus vulnérables face au changement climatique et face à l’impossibilité d’être actrices dans sa résolution. Si la science est au cœur des réponses à apporter, pourquoi ne pas inclure des femmes scientifiques et leurs expertises ?
Alyn WARE s’est également exprimé au sujet du rapport entre le changement climatique et l’usage des armes nucléaires. En effet, les deux présentent des similitudes : ils sont à l’origine de conflits, ont pour caractéristiques d’être transgénérationnels et transfrontières, ne peuvent être résolus à des niveaux nationaux, et l’usage des armes nucléaires a des conséquences environnementales inévitables. Le droit à la vie est à la fois menacé par le changement climatique et violé par les armes nucléaires. En 2016, une campagne intitulée « Move the Nuclear Weapons’ Money » a été lancée dans le but d’inciter les Etats à baisser le budget qui y est alloué, et de le consacrer plutôt à la lutte contre le changement climatique et pour le secteur public de la santé.
La seconde thématique à l’ordre du jour était tournée autour du rapport entre le climat et la sécurité. Se sont exprimés dans l’ordre de passage :
- Jens HOLM, député, ancien membre du Parlement européen (Suède) ;
- Olatokunbo IGE, fondatrice du Livingstones Resource Center Togo (Nigeria/Togo);
- Kehkashan BASU, Fondateur du Green Hope Foundation, spécialiste des droits de l’homme auprès des Nations Unies et lauréat du Prix international pour la paix des enfants (EAU/Canada).
Olatokunbo IGE a présenté l’initiative qu’elle a lancé il y a quelques années, le Livingstones Resource Center situé à Lomé au Togo, qui se présente comme un un centre d’apprentissage moderne dont les programmes sont conçus pour aider à construire l’image globale de soi basée sur le langage, le leadership et le développement personnel a désormais un cadre de vie sain. Le centre a d’ailleurs organisé le 26 décembre 2017 une formation sur le leadership personnel à l’intention des femmes.
La session s’est conclue par les mots de Elisabeth BJÖRNSDOTTER RAHM (Suède). Membre du Parlement suédois. Président G100 Victoire de l’aile Västerbotten de la sécurité et de la défense, Prix international pour la paix des enfants 2016.
Sophie Pecqueur, en tant que stagiaire à la CNP, a suivi l’ensemble de cette session. Ce fut une session riche en échanges et en partage, dans l’écoute, la solidarité et le respect de chacun.