Evènement parallèle de la Chaire d’excellence Normandie pour la Paix dans le cadre de la 22e session de l’Instance Permanente sur les questions autochtones de l’ONU
Approches holistiques de la santé et systèmes juridiques autochtones
Mardi 25 avril 2023
13h15-14h30 à New York (UTC -4)
(19h15-20h30 en France métropolitaine)
Evènement hybride
Lieu, CR 4 – UN Headquarters
Avec traduction simultanée en anglais, français et espagnol
Prévoir ses écouteurs
- Joe Baker, Membre Delaware Tribe of Indians, Directeur exécutif et co-fondateur du Lenape Center
- Hadrien Courmans, Membre adopté de la famille WhiteTurkey-Fugate, Co-fondateur et co-directeur du Lenape Center
- Machi Jorge Quilaqueo, Kalfu Rayen Machi, Machi du peuple Mapuche, cofondateur du Centro Cultura Mapuche Pelonxaru
- Nicholas Robinson, Gouverneur exécutif de l’International Council of Environmental Law (ICEL)
- Mariam Wallet Aboubakrine, Co-chercheure principale du projet projet ⴰⵔⵔⴰⵎⴰⵜ
- Brenda Parlee, Professeure et co-chercheure principale du project projet ⴰⵔⵔⴰⵎⴰⵜ Ărramăt
- Maria Violet Medina Quiscue, Dirigeante Nasa de Colombie, psychologue, Autoridades Indigenas en Bakata Fundacion semilla Wayunkwa
Coordonné par Leslie Cloud responsable scientifique de la ligne peuples autochtones de la Chaire Normandie pour la Paix et Emilie Gaillard, co-reponsable scientifique de la Chaire Normandie pour la Paix.
Contact : leslie.cloud@yahoo.fr, emilie.gaillard@sciencespo-rennes.fr
PROGRAMME
- Mots de bienvenue et présentation: Leslie Cloud, responsable scientifique d la ligne peoples autochtones de la Chaire Normandie pour la Paix.
- Cérémonie d’ouverture: Joe Baker du Lenape Center
- Joe Baker (Co-fondateur et Directeur) et Hadrien Coumans (Co-fondateur and co-directeur), Lenape Center
Lenapehoking: its indigenous laws and contemporary Land (territory). Acknowledgment in a time of Earth Crisis. - Machi Jorge Quilaqueo, Kalfu Rayen Machi, peuple mapuche, Centro cultura mapuche Pelonxaru
Salud, Medicina y pensamiento Mapunche, Derechos y Deberes Invisibles del Ad Mapun y Parlamentos. Nor Felen, Lawen Mapu ka kume rakizuam mapunche, AdMapun ka kuifi Adkunuzugu. - Nicholas Robinson, gouverneur exécutif d’ International Council of Environmental Law (ICEL)
Finding Common Ground between UN Legal Principles and Indigenous Customary Law - Mariam Wallet Aboubakrine and Brenda Parlee, co-principales chercheures, ⴰⵔⵔⴰⵎⴰⵜ Ărramăt: Biodiversity Conservation and Indigenous Health and Well-being.
Ărramăt ⴰⵔⵔⴰⵎⴰⵜ. , an Indigenous approach to health and well-being - Maria Violet Media Quiscue, Autorités autochtones de Bakata-AIB, Semilla Warunkwa,
La salud de los pueblos indígenas víctimas del conflicto armado en contexto urbano
RÉSUMÉ
Le sommet de l’avenir programmé les 22 et 23 septembre 2024 prévoit l’adoption d’un pacte pour l’avenir, orienté vers l’action et mettant en avant la solidarité mondiale envers les générations actuelles et futures. Dans son rapport du 28 juillet 2022 sur « Harmonie avec la nature », le secrétaire général a souligné la nécessité de créer un nouveau récit pour un monde régénérateur dans lequel les droits humains vont de pair avec les droits de la Nature, et le développement durable est reformulé pour assurer la santé de la planète et le bien-être des générations futures. Ces appels à la reconnaissance des droits des générations futures résonnent avec les luttes transgénérationnelles menées par les peuples autochtones pour la protection de leur droit à l’autodétermination et notamment le droit à la vie individuel et collectif, leur droit à l’identité culturelle et à la préservation de leurs territoires, terres et ressources naturelles, y compris de l’ensemble des entités visibles et non visibles qui composent ces espaces. Par ailleurs, les peuples autochtones alertent sur la mise en danger de la planète Terre toute entière et sur son habitabilité future. Cet engagement des peuples autochtones pour les générations futures concerne ainsi la préservation des intérêts de l’Humanité, tout en dépendant des actes de cette même Humanité. Aujourd’hui, plus qu’hier, selon une dynamique multi-scalaire, multidimensionnelle et interconnectée, la réalité et l’efficacité des moyens dont les peuples autochtones disposent pour préserver les droits des générations futures dépendent des décisions prises dans le cadre des gouvernances mondiales, régionales, nationales et locales. Ces dernières impactent, menacent et altèrent tant les écosystèmes où ils évoluent que leur identité culturelle.
Dans ce contexte, en accord avec la Déclaration des nations unies avec les droits des peuples autochtones et la reconnaissance du droit des peuples autochtones à l’autodétermination, il est urgent d’adopter une approche transculturelle du/des droit(s) des générations actuelles et futures avec les peuples autochtones, en connaissance et dans le respect de leurs propres systèmes de droits. Ces systèmes de droits, basés sur une connaissance fine des lois du cosmos et de la Nature permettent l’exercice, la préservation et la transmission des savoirs ancestraux autochtones pour un bien vivre commun, en harmonie avec la nature et les différentes entités qui la composent.
Dans cette perspective, la rencontre « approches holistiques de la santé et systèmes juridiques autochtones » propose de dialoguer avec les systèmes juridiques autochtones pour souligner leurs fondements, leurs potentiels et les obstacles rencontrés dans leur mise en œuvre afin d’optimiser le système de santé humaine, planétaire et territoriale et la lutte contre le changement climatique.
INTERVENANTS
Joe BAKER (Delaware Tribe of Indians), est un descendant direct de leaders Lenape célèbres, notamment Simon Whiteturkey, Captain Anderson Sarcoxie (Traité de Greenville 1795), Captain White Eyes (Traité de Fort Pitt 1778), Netawatwees ou King Newcomer (Traité de Conestoga 1763), Tamanend, King Tammany (1625-1701), Chef Nutimus (Walking Purchase 1737). Baker est cofondateur et directeur exécutif du Lenape Center à Manhattan, et un artiste, éducateur, curateur, et activiste qui travaille depuis 30 ans dans le champ des arts autochtones. Baker est professeur adjoint à l’école de travail social à la Columbia University de New York, et a été récemment un professeur invité aux Museum Studies du Colorado College à Colorado Springs, Colorado. Il est membre du comité du Fonds des langues en danger CUNY, et du Comité consultative pour le National Public Art Consortium de New York. Baker est également conseiller culturel pour la nouvelle série CBS « Ghosts. » En tant que directeur exécutif du Lenape Center, Baker a accompagné des partenariats avec le Metropolitan Museum of Art (ses travaux y sont actuellement exposés), Brooklyn Museum of Art, American Ballet Theater, Moulin Rouge à Broadway, le Whitney Museum of Art, et autres. Il a été consultant pour BKSK Architects pour la rénovation du Tammany Hall de New York (prix international) et est consultant culturel pour Inwood Scared Sites pour le développement et le design conceptuel de la communauté Inwood, Manhattan. En partenariat avec Farm Hub dans la vallée de la rivière Hudson, Baker et le Lenape Center travaillent au retour des graines ancestrales sur les terres Lenape à travers un projet de retour des semences. Ce projet de sauvegarde des semences en est à sa seconde année et a contribué à l’alimentation de la diaspora Lenape. En partenariat avec la Brooklyn Public Library, Baker est curateur de la première exposition Lenape d’arts culturels dans la ville de New York, qui a ouvert en janvier 2021. Il est diplômé de l’Université de Tulsa avec un BFA en design et un MFA en peinture et dessin. Il possède également des études supérieures à l’université Harvard à la Graduate School d’Education, programme MDP.
Hadrien COUMANS, membre adopté de la famille WhiteTurkey-Fugate (Lenape). Il est cofondateur et codirecteur du Lenape Center. Il est reconnu pour la création et le développement d‘expositions, de performances, d’enseignements, de symposiums, d’ateliers, d’arts publics, de publications. Hadrien est conseillé et travaille pour un bienêtre collectif et individuel dans la prévention et la guérison des génocides.
Machi Jorge QUILAQUEO, Machi del pueblo Mapuche, machi ngillatufe Jorge Quilaqueo a la connaissance des plantes médicinales mapuche. Il est également un conservateur des plantes et des espèces natives mapuche, de l’herboristerie traditionnelle. Il est un intermédiaire entre le monde matériel et le monde spirituel. Il a exercé en tant qu’assesseur culturel à l’Université de la Frontera à Temuco au Chili et est membre du Consejo de Indio Sudamericano (CISA) pour la défense de la nature. En 2021, il a participé à la COP 26 à Glasgow.
Nicholas ROBINSON: Il est le gouverneur exécutif de l’International Council of Environmental Law (ICEL), la plus ancienne organisation de droit environnementale fondée en Inde en 1969 (https://icelinternational.org/). ICEL a le statut ECOSOC. Il est professeur universitaire pour l’environnement à Elisabeth Haub School of Law à Pace University (New York). Ancien président de la Commission juridique de Union international pour la conservation de la Nature, (IUCN), il a mené une équipe avec le Kau d’Hawaii pour obtenir une décision du conseil mondial de l’IUCN en 2021 à Marseille où des Etats et des Ongs ont voté en faveur de la renonciation par l’IUCN de la doctrine de la découverte.
Mariam WALLET ABOUBAKRINE: Elle est une femme touarègue de Tombouctou au Mali. Elle a reçu une éducation traditionnelle touarègue et présente une formation multidisciplinaire dans la médecine, l’humanitaire et les sciences éducatives. Depuis plus de vingt ans, en tant que membre de Tin Hinan, une association de femmes nomades du Sahel, elle défend les droits des peuples autochtones. En tant qu’ancienne présidente de l’Instance Permanence sur les questions autochtones, elle a construit des liens forts avec des peoples autochtones, représentants des Etats, des Nations unies, des universitaires et d’autres partenaires. Mariam est une des six co-principales chercheurs du projet Arramat et co-présidente d’une Chaire UNESCO de collaboration sur la conservation de la biodiversité, la santé et le bienêtre. Elle est également professeure adjointe à la Faculté de droit civil de l’Université d’Ottawa où elle enseigne « Les ordres juridiques autochtones et le droit international ».
Brenda PARLEE: Dr. Brenda Parlee exerce sur le territoire du Traité #7, Territoire d’ Alberta et terre natale des Métis (Alberta, Canada). Elle est professeure et co-présidente UNESCO en collaboration avec un projet de recherche mené par des autochtones sur la conservation de la biodiversité, la santé et le bienêtre à l’Université d’Alberta. Elle est chercheure principale nommée d’un projet NFRF: ⴰⵔⵔⴰⵎⴰⵜ Ărramăt: Biodiversity Conservation and Indigenous Health and Well-being (2022-2027) et est chercheur principale de Tracking Change: Local & Traditional Knowledge in Watershed Governance (SSHRC-PG) (2011-2019). Elle a été auteure coordinatrice de IPBES Assessment on Sustainable Use of Wild Species. Parlee a dirigé la Chaire de recherché du Canada sur les réponses sociales au changement écologique entre 2007 et 2017 à l’Université d’Alberta.. Parlee a été élevée au nord-est de l’Ontario et a étudié à l’Université d’Alberta en 2004. Elle possède un MES de l’Université de Waterloo et un doctorat de l’Université de Manitoba en ressources naturelles et gestion environnementale. (NREM). Ces 25 dernières années, elle a dirigé et conçu de nombreux programmes de recherche, selon une méthodologie collaborative et basée sur la communauté afin d’élever les systèmes de connaissances locaux et autochtones et de trouver les moyens d’améliorer la durabilité pour les peuples et la nature au Canada et à l’échelle globale.
Maria Violet MEDIA QUISCUE. Elle est une dirigeante nasa, défenseuse des droits des peoples autochtones et des communautés victimes du conflit armé en Colombie, écrivaine, support technique des Autorités traditionnelles à Bakata-AIB et psychologue. Elle est également member de Semilla Warunkwa, une organisation autochtone de la Sierra Nevada de Santa Marta, Colombie, qui détient un statut consultatif auprès du Conseil Économique et Social des Nations Unies.
Leslie CLOUD, Elle est un juriste, spécialisée en droits des peuples autochtones et du droit d’asile, membre du réseau JUSTIP (Justice and Indigenous Peoples Rights). Elle a vécu pendant onze ans en communauté mapuche au Chili. Ses recherches portent sur les modes de reconnaissance des droits des peuples autochtones, sur leur droit à l’autodétermination, à leurs systèmes de droits et de justice, sur les conceptions autochtones du Droit, des droits fondamentaux et de la justice ainsi que sur l’interprétation interculturelle des droits de l’homme en justice, principalement en contexte chilien. Elle mène actuellement une étude avec l’Institut Francophone justice et Démocratie (IFJD) sur les violences subies par le peuple pygmée ba’aka pendant la crise 2013-2014 en République de Centrafrique en vue d’intégrer les populations autochtones de Centrafrique au processus de reconstruction et de justice transitionnelle. Elle enseigne également le droit des peuples autochtones au sein du grade master GENFUT, générations futures et transitions juridiques de Sciences-Po à Caen ainsi qu’au sein du DU aide humanitaire et internationale de l’Université de Pau Pays de l’Adour. Elle est co-auteure avec Irène Bellier et Laurent Lacroix de l’ouvrage Les droits des peuples autochtones. Des Nations unies aux sociétés locales, Paris, Le Harmattan, 2017. Leslie Cloud est responsable de la ligne Peuples Autochtones de la Chaire Normandie pour la Paix