Jour 1 : Contexte général de la nécessité historique de développer les droits des générations futures.
Pour ouvrir officiellement l’Université internationale d’été de la CNP, nous avons reçu les mots de bienvenue des institutions titulaires de la Chaire de paix de Normandie. Ils ont évoqué l’importance d’organiser de tels événements afin d’enrichir les valeurs défendues par la Région Normandie. Leurs mots ont affirmé l’engagement de la CNP à défendre et à protéger les valeurs de paix, de liberté, de droits de l’homme et de démocratie. Nous avons été rejoints par d’éminentes personnalités : Elsa Jaubert, Vice-présidente de la Commission Formation et Vie Universitaire de l’Université de Caen, Christophe Rochais, Vice-président en charge du développement international, Aurélie Ménard, Responsable de la recherche Université de Caen, Cyril Aubert-Geoffroy, Délégué régional du CNRS à Caen, et Pascal Buléon, Directeur de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines.
Changer le récit : D’un symbole de guerre à un symbole de paix
Afin de donner le ton de l’école d’été de 5 jours, les participants ont été inspirés par rien de moins que Tony Oposa, leader de la Chaire Normandie pour la Paix et avocat défenseur de l’environnement de renommée mondiale. Grâce à sa façon particulière de raconter des histoires, les participants ont appris la signification du militantisme environnemental. Le professeur Nicholas Robinson, président émérite de la Chaire, a ensuite réaffirmé le rôle transformateur du droit écologique.
L’entrée dans une ère transgénérationnelle
Un changement de paradigme : de l’équité intergénérationnelle aux droits transgénérationnels. Émilie Gaillard, coordinatrice générale de la Chaire, parle de l’octroi de droits aux générations futures et des raisons pour lesquelles cela est nécessaire à l’ère de l’anthropocène. Par ailleurs, pour renforcer cette réflexion prospective, le professeur Alexandra Aragao de la faculté de droit de Coimbra évoque le devoir d’éco-innovation juridique pour la protection des générations futures.
Contextes philosophique et juridique de la nécessité de lois protégeant les générations futures
Le professeur Mary-Evelyn Tucker, maître de conférences et chercheuse à l’école de l’environnement de Yale, a parlé de la nécessité d’une cosmologie de la paix avec une nouvelle perspective du lien entre l’homme et l’univers.
Tout aussi important, les Profs. Katy Gwiazdon, présidente du Groupe de spécialistes de l’éthique de l’UICN, et Cristiane Derani, de l’Université de Santa Catarina à Florianópolis, ont inculqué aux participants la nécessité de comprendre comment la mentalité coloniale a engendré des problèmes systémiques prévalant dans les nations et les sociétés actuelles. D’où l’avènement de l’ère de la décolonisation du droit et des institutions. La multiplication des efforts visant à décoloniser les pensées inconsciemment endoctrinées par nombre d’entre nous constitue une étape cruciale dans la résolution des problèmes institutionnels.
Lorsque l’on parle de droit de l’environnement et de litige climatique, il s’ensuit que nous devons aborder l’éthique environnementale pour les juristes. Afin de maintenir le fondement des valeurs environnementales, le professeur Jochen Sohnle, de l’Université de Lorraine, attire l’attention sur l’interaction entre le droit et la philosophie dans l’élaboration de normes juridiques pour la protection de l’environnement. From Stockholm 1972 to Stockholm + 50 : Towards the recognition of a Common Agenda for a Common Future
Enfin, le professeur Narinder Kakar, représentant permanent auprès des Nations unies de l’Université de la paix du Costa Rica, mandatée par les Nations unies, présente la vision du Secrétaire général des Nations unies sur l’avenir de la coopération mondiale à travers le programme commun pour un avenir commun. Il s’agit d’un programme d’action, conçu pour renforcer et accélérer les accords multilatéraux et, surtout, pour faire une différence tangible dans la vie des gens.
Kenny Ng – Université de Sydney, Australie
« Excellente introduction à l’université d’été de la CNP, avec des intervenants très intéressants d’Asie et des Amériques. J’ai apprécié l’activité physique que Tony Oposa nous a fait faire en guise d’échauffement pour les jours suivants. »
Gaia Hasse – UFSC – Brésil
« Le premier jour de l’université d’été a été inspirant et a permis de donner le ton pour les jours suivants. L’avocat Tony Oposa nous a incités à utiliser le droit de manière non conflictuelle, mais en visant le changement et l’amélioration. Les principaux enseignements sont que nous pouvons utiliser le droit et la science pour faire évoluer les esprits et façonner un avenir meilleur, et que nous devons transformer les adversaires en alliés et collègues. Nous avons eu l’occasion d’explorer les points de vue sur l’urgence de créer une révolution transgénérationnelle dans l’éthique et le droit, en développant un système juridique dans lequel nous sommes en paix avec la nature. Tout en réfléchissant à ce nouveau paradigme, on nous a présenté des voies possibles pour le créer, en parlant d’économie circulaire, d’intégrité écologique, de droits sociaux et d’égalité, d’éco-innovation juridique et de décolonisation. »