C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris le décès de Jean-Paul Costa, survenu ce 27 avril 2023.
Ancien président de la Cour européenne des droits de l’homme, j’ai rencontré Jean-Paul Costa en décembre 2014, lors de la remise de mon Prix de Droit de La Fondation Droit Animal, éthique & sciences dont il était membre du comité d’honneur.
Eminent juriste, c’était aussi un homme très bienveillant et pourvu d’une grande humanité. Je lui avais demandé s’il accepterait que mes deux colloques internationaux et pluridisciplinaires organisés dans le cadre de la Chaire Normandie pour la Paix soient placés sous son haut patronage. Il m’a fait l’honneur d’accepter et est ainsi devenu préfacier de mes deux ouvrages. Le premier a été publié au début du mois de mars 2023, et le second est en cours de publication.
Monsieur Costa a eu le temps de prendre connaissance du premier tome intitulé La sensibilité animale. Approches juridiques et enjeux transdisciplinaires. J’en ai eu la confirmation car il m’a spontanément envoyé un message le 29 mars 2023 afin de me féliciter pour mon « activité inlassable et de grande qualité », me dire que le livre était « très intéressant » et qu’il était « fier d’être mon préfacier ».
Je prends ce message comme un magnifique cadeau d’adieu, un privilège et un guide pour mes futurs travaux.
Monsieur Costa a eu le temps de valider les épreuves du second tome intitulé Quel(s) droit(s) pour les animaux ?. Cet ouvrage lui sera donc dédié.
Je présente mes sincères condoléances à sa famille et en particulier à notre collègue, Delphine Costa, Professeur de droit public à l’université Aix-Marseille.
Extrait de la préface rédigée par Jean-Paul Costa in A. Quesne (dir.), « Quel(s) droit(s) pour les animaux ? », Mare & Martin, coll. « Droit & science politique », 2023, p. 18 :
« Contrairement à ce que certains pensent, les droits des animaux ne me semblent pas concurrencer les droits humains, ils se complètent. Puisque l’article 4 de la Déclaration de 1789 proclame que la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui, serait-il absurde, au XXIe siècle, d’imaginer que la notion d’autrui peut englober aussi les animaux ? Claude Lévi-Strauss avait évoqué l’animal comme le plus autrui des autrui… ».