Jour 2
Le vendredi 3 juin, pour la deuxième et dernière session de l’événement, la journée a commencé sur les chapeaux de roue par une rencontre avec l’ambassadeur Olof Skoog, chef de la délégation de l’UE auprès de l’ONU. Il ne semblait pas être bien informé de la procédure et de l’impact de l’avis consultatif. Nous lui avons donc brièvement récapitulé l’intérêt de demander un avis consultatif à la CIJ et la procédure pour ce faire, ce qui nous a amenés à lui expliquer de quelle manière il pouvait nous être utile à cette fin. Compte tenu de son statut professionnel, nous avons pensé qu’il pourrait avoir une influence sur certains pays européens où nous n’avons pas de militants ou qui pourraient être difficiles à convaincre d’appuyer le vote pour l’avis consultatif en septembre à l’Assemblée Générale de l’ONU. L’Ambassadeur a affirmé qu’il essaierait de rassembler la plupart des pays européens autour d’une position unique en faveur de cet avis, bien que cela puisse être un objectif difficile à atteindre. En effet, bien que certains pays européens soient plus susceptibles de voter pour ou qu’ils aient déjà confirmé leur soutien, à l’image de l’Allemagne, d’autres semblent plus réticents à s’impliquer davantage sur des enjeux liés au changement climatique et aux droits de l’homme.
Les salles des conférences matinales suivantes étaient complètes. En attendant, nous avons envoyé quelques mails aux personnes rencontrées la veille. Au même moment, un avocat avec qui nous avions rapidement échangé jeudi après-midi voulait nous rencontrer de nouveau pour discuter plus amplement. La réunion s’est assez mal terminée. Bien qu’il soutenait le mérite et la philosophie de la campagne, il a souligné que nous manquions « d’objectif clair » et que notre « nous passions totalement à côté du respect des procédures ». Il a soutenu que l’expression « justice climatique » n’est pas un terme juridique et n’est donc pas pertinent dans le cadre de cette campagne. Il a également ajouté que les juges de la CIJ, qui peuvent se montrer très conservateurs et procéduraux, ne considéreront jamais la question car elle touche deux domaines du droit, les droits de l’homme et le droit de l’environnement.
Après cette rencontre « inhabituelle », nous sommes rendues à une conférence parallèle ayant pour thème les crises environnementales humanitaires, qui a été suivie d’une autre conférence intitulée « Towards A Sustainable, Youth-Inclusive Future : Presenting the demands of the Stockholm+50 Youth Policy Paper ». Ce livre blanc est le résultat d’un long travail accompli par un groupe de jeunes au cours des derniers mois en vue de cet évènement. Ce document résume ainsi les principales exigences politiques portées par ce groupe de travail de jeunes. Par exemple, la première partie du document était intitulée « Réflexion sur le besoin urgent de mesures pour parvenir à une planète en santé et à la prospérité » et comprenait des demandes telles que « 1. Reconnaître le droit à un environnement sain et introduire le crime de destruction environnementale à grande échelle, l’écocide, en tant que crime punissable en droit international ».
La veille, après une conférence, une journaliste américaine d’InsideClimateNews, Katie Surma, nous a fait savoir qu’elle était très intéressée de nous interviewer. Ainsi, le lendemain en fin de journée nous nous sommes assez longuement entretenues avec. Katie Surma a manifesté un vif intérêt pour la campagne. Ses questions portaient d’abord sur notre parcours personnel, sur la campagne elle-même et sur notre engagement personnel au sein du mouvement. Ensuite, Mme. Surma nous a posé quelques questions sur notre point de vue sur l’impact d’un avis consultatif et sur la façon dont il pourrait faire avancer les choses d’un point de vue juridique.
Pour résumer ces deux journées, nos principaux objectifs ont été atteints : nous avons donné plus de visibilité au mouvement, nous avons trouvé de nouveaux « Friends of the Initiative » et des contacts qui pourraient nous épaulés, nous avons rencontré en personne des dirigeants politiques influents, et nous pouvons compter parmi nous de nouveaux militants. Nous sommes très satisfaits du travail accompli par l’équipe lors de la conférence Stockholm+50. Nous étions heureux de pouvoir nous retrouver et d’avoir fait de nouvelles belles rencontres.